Québec Parmentier s’est placé à l’abri de ses créanciers
Jean Houle | 25 octobre 2023
Sur son site Internet, Québec Parmentier dit regrouper plus de 25 familles de producteurs de pommes de terre dans plusieurs régions de la province.
C’est l’équivalent de 130 millions de livres de patates récoltées chaque année et vendues, entre autres, sous la marque Propur.
Le 28 août dernier, l’entreprise a inauguré sa nouvelle usine d’emballage, à Sainte-Ambroise, construite au coût de 20 millions de dollars.
Moins de deux mois plus tard, les affaires ne vont vraiment pas bien.
Québec Parmentier doit 55 millions et demi de dollars à 182 créanciers, dont 82 sont situés au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
À elle seule, la Caisse Desjardins de la Rive-Nord du Saguenay lui réclame 13,8 millions de dollars, Investissement Québec : 3 millions et demi et la Banque Royale : 2 300 000 dollars.
Parmi les principaux créanciers non garantis, l’organisation doit près de 395 000 dollars à Nutrinor, 333 000 au Jardins du Saguenay, 317 000 dollars à Équipement Capital, qui a participé à la construction de la nouvelle usine d’emballage.
Québec Parmentier et ses filiales ont demandé et obtenu, ce mois-ci, la permission de se placer à l’abri des créanciers.
Ces mesures sont essentielles à la survie des opérations et pour mettre en oeuvre un processus de restructuration, écrit-on dans la demande.
Québec Parmentier obtient également la permission d’utiliser sa marge de crédit chez Desjardins. Elle a besoin d’au moins 2 200 000 dollars supplémentaires à court terme, selon le Syndic en charge de la restructuration. Sans quoi, la société et ses filiales ne pourront pas payer les fournisseurs de pommes de terre et les mettre en marché.
Québec Parmentier et ses filiales n’auraient plus de revenus et les employés devraient conséquemment être licenciés, ce qui engendrerait la déconfiture et, ultimement, la mise en faillite.
Dans une déclaration écrite, l’entreprise mentionne qu’elle procédera, cet automne, à la liquidation ordonnée de deux fermes : une au Témiscamingue et l’autre en Outaouais. Ce qui n’aura aucun impact sur sa capacité à approvisionner ses clients et consommateurs.
Les créanciers à qui nous avons parlé ont tous refusé de commenter. L’un deux, cependant, qui ne veut pas être identifié, nous a mentionné avoir été contacté lui-même par l’entreprise. Il dit avoir été rassuré et ajoute avoir toujours été bien payé par Québec Parmentier, jusqu’à ce que l’entreprise traverse ses difficultés.
À l’usine d’emballage de Sainte-Ambroise, les opérations se poursuivent normalement, l’organisation présentera son plan aux créanciers après la vente des deux fermes, donc fort possiblement seulement en 2024.