Fonderie Horne : L’autorisation ministérielle dévoilée en entier

Andrei Audet | 13 avril 2023

Glencore a laissé planer la fermeture de l’usine au gouvernement s’il lui imposait l’atteinte de 15 nanogrammes par mètre cube d’arsenic dans l’air avant 5 ans. 

Rappelons qu’à la suite des consultations publiques de l’automne dernier, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait affirmé qu’il avait l’intention de demander à l’entreprise l’atteinte de 15 nanogrammes par mètre cube d’arsenic dans l’air plus rapidement que d’ici 2027. 

Québec qui a donc reculé sur cette intention suite aux commentaires de la multinationale. 

Les impositions quotidiennes d’autres métaux émis dans l’air par la Fonderie Horne qui posaient également problème à Glencore, notamment le plomb, où on a demandé au ministère de retirer la norme quotidienne de plomb. 

On peut lire dans les commentaires de Glencore « qu’une telle décision menacerait la survie de la Fonderie et de l’affinerie CCR située à Montréal, mais aussi de toute l’industrie du cuivre au pays, et ce, sans raison ».

On apprend aussi que Glencore a réussi à convaincre le gouvernement de repousser le dépôt d’un plan d’action visant l’atteindre de la norme québécoise d’émission annuelle moyenne d’arsenic dans l’air, soit trois nanogrammes de novembre 2026 au 31 décembre 2027.

La porte-parole du Comité Arrêt des Rejets et Émissions Toxiques de Rouyn-Noranda, Nicole Desgagnés, a réagi aux commentaires formulés par l’entreprise au gouvernement. 

Et Glencore a remis en doute, à de nombreuses reprises, la validité scientifique des restrictions que le ministère de l’Environnement voulait initialement imposer à la Fonderie Horne.

Dans sa lettre de réponse, suite à la réception de l’autorisation ministérielle initiale, Glencore qui affirme « que le gouvernement s’apprête à fixer différentes normes 24 h arbitraire qui ne sont aucunement justifiées sur le plan scientifique et aucunement nécessaires pour assurer la protection de la santé et de la population.

On peut aussi y lire que l’entreprise est « déconcertée de constater qu’elle contient des conditions injustifiées et déraisonnables, découlant de prémisses inexactes et de perceptions erronées quant au risque à la santé et quant à la responsabilité de la Fonderie. »

Ces remises en question concernent notamment les conséquences avancées de la part d’experts de santé publique du gouvernement quant à l’exposition de la population à certains contaminants, dont l’arsenic, mais aussi le plomb. 

Glencore a déploré que le gouvernement n’ait pas suffisamment pris en compte les avis que l’entreprise a elle-même demandés d’une firme privée. 

Glencore n’a toutefois pas réussi à faire plier le gouvernement sur la fréquence des mesures d’échantillonnage.

L’entreprise demandait à Québec de maintenir un échantillonnage aux trois jours, comme dans l’autorisation ministérielle de 2017, mais le ministère de l’Environnement a refusé et a maintenu son obligation d’en effectuer aux deux jours.