Visite du pape : Les communautés autochtones de la région sont déçues
Mélissa Aubert | 1 août 2022
C’est que plusieurs anciens pensionnaires des communautés d’ici ont fait presque neuf heures de route pour se rendre à Saint-Anne-de-Beaupré.
De la communauté de Pikogan, il y avait une trentaine de survivants qui ont assisté à la messe papale.
Et parmi ces survivants, Molly Mowatt, une ancienne pensionnaire de Saint-Marc-de-Figuery, déplore la barrière mise entre le pape et les Peuples autochtones.
Elle expliquait qu’il y avait des places en face du Saint-Père dans l’église, mais qu’elles étaient réservées aux membres du clergé.
Elle aurait voulu que les anciens pensionnaires soient assis en avant, puisque le pape était en visite pour leur présenter ses excuses, mais ça n’a pas été le cas.
Molly avait l’impression que l’histoire se répétait, comme dans les pensionnats où on met, une fois encore, l’Église en avant-plan.
Elle est également déçue de ne pas avoir pu voir le pape lors de la rencontre prévue, le vendredi, où une vingtaine de personnes issues des communautés autochtones ont été invitées.
Molly a toutefois repris fièrement sa place en avant pour assister à la messe du pape.
Ce n’est pas la seule chose qui a déçu les anciens pensionnaires…
Au moment où le pape François a énuméré les différentes communautés autochtones pendant ses excuses, eh bien, c’est encore la douche froide pour les Algonquins, qui n’ont pas été mentionnés, selon Molly Mowatt.
Elle affirme que sa communauté se sent oubliée, voire invisible.
Il faut savoir qu’il y a quand même quatre communautés algonquines en Abitibi-Témiscamingue.
Norman Kistabish, de Pikogan, un ancien pensionnaire, était aussi à Québec.
Il dit avoir accueilli positivement le message du pape et que ça l’aide, lui, dans son chemin vers la guérison.
Malgré tout, il émet un bémol, lui aussi, dans les excuses.
Norman Kistabish aurait aimé que le pape reconnaisse ce qui est arrivé aux femmes disparues ou assassinées des communautés autochtones.
Les communautés autochtones de la région attendent des actions concrètes.
Molly Mowatt m’a confié qu’un prêtre de Pikogan donne, des fois, la messe dans la langue algonquine.
Elle espère plus d’échanges entre les Allochtones et les Autochtones.