Visite du pape : Des excuses qui ravivent des blessures
Mélissa Aubert | 27 juillet 2022
L’objectif de la venue du Pape est de faire un pas en avant envers et avec les communautés autochtones.
Ici, dans la région, des milliers de jeunes enfants ont fréquenté les pensionnats sous le contrôle de l’Église catholique, comme celui de Saint-Marc-de-Figuery.
Mélissa Aubert s’est d’ailleurs entretenue avec un ancien élève d’une école catholique de la région, Jeffrey Papatie, de la communauté du Lac-Simon.
Il n’a pas été un pensionnaire, puisque le dernier pensionnat dans la région a fermé en 1973, mais il affirme que les abus des prêtres continuaient même au-delà des pensionnats.
Il s’est confié sur les expériences traumatisantes qu’il a vécues, alors qu’il n’avait que 13 ans.
On parle d’abus sexuels qui l’ont même poussé à sombrer dans l’alcool.
Le chemin de la guérison n’est pas chose facile…
Imaginez-vous, ç’a pris une trentaine d’années à Jeffrey Papatie pour finalement guérir de ces expériences perturbantes.
Notre journaliste a aussi rencontré un ancien pensionnaire de Saint-Marc-de-Figuery de 1969 à 1974, Jimmy Papatie, qui, lui, émet un bémol dans les excuses du pape François
Il a expliqué les agressions qu’il a subies par certains prêtres dès l’âge de cinq ans.
Pour Jimmy, il y a une nuance à faire dans les excuses du pape François.
Selon lui, il présente ses excuses pour les hommes d’Église qui ont commis des gestes traumatisants, mais il ne s’excuse pas d’avoir tenté de détruire la culture autochtone.
Jimmy Papatie déplore que l’Église catholique ait refusé une invitation faite dans les années 1993.
La communauté de Kitcisakik avait alors invité le diocèse d’Amos et l’archevêque de Montréal, Jean-Claude Turcotte pour faire un pas vers la réconciliation; mais les deux ont refusé.
Une délégation de Kitcisakik est partie aujourd’hui pour aller voir le pape qui est à Québec jusqu’à vendredi.