Kitcisakik : Une communauté toujours sans eau courante et électricité

| 3 mars 2022

Il faut traverser la réserve faunique La Vérendrye, en plein cœur de la forêt boréale, pour arriver à Kitcisakik.

Il n’y a ni électricité ni eau courante. La ligne électrique arrête à 30 kilomètres de là, sur la 117, direction Val-d’Or. Pour le chef de la communauté Anicinape de Kitcisakik, Regis Penosway, ils sont considérés comme des squatteurs sur leurs propres terres.

La communauté algonquine a toujours refusé le statut de réserve. Résultat : pour chaque projet ou service, elle doit négocier et convaincre Québec et Ottawa pour du financement, mentionne le directeur des Ressources naturelles à Kitcisakik, Jimmy Papatie.

Des dédales administratifs qui ralentissent aussi les négociations avec Hydro-Québec et forcent les quelque 300 Anicinapes à se tourner vers les génératrices ou vers le chauffage au bois.

Et pas d’eau, signifie aussi : pas de toilettes, pas de laveuses ou pas de douche.

Loretta Papatie, mère et résidente de Kitcisakik, ne se plaint pas puisque le bloc sanitaire est rendu beau, mais elle aimerait pouvoir prendre une douche chez elle, sans avoir à se déplacer.

Aux défis du quotidien, on ajoute celui de la gestion de la pandémie, depuis deux ans, et surtout de la vague Omicron, qui a vraiment donné des sueurs froides au comité de mesures d’urgence.

Le village se développe tant bien que mal. Une garderie, un dispensaire, une station-service, une école primaire et plus encore…

Le Conseil de bande rêve de construire un nouveau village, Wanaki, qui signifie vivre en paix. Le site actuel est saturé, les maisons trop petites et mal isolées. Mais il faut encore négocier avec les gouvernements.